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Qu’en est-il du «gimme»?

24 APR 2018

Par Peter Mumford

 

Il arrive de temps à autre qu’un golfeur déclare que son groupe joue selon les Règles du golf «strictes»

Cela signifie généralement qu’il n’y aura ni «gimme» (coup facile consenti) ni «mulligan» (coup repris sans pénalité) et que chacun doit être prêt à frapper une balle provisoire quand il le faut (en l’annonçant à ses partenaires de jeu) s’il ne veut pas être obligé de retourner au tertre pour y frapper sa troisième balle, peu importe le temps que ça prend.

D’accord, mais en réalité, il n’existe pas de Règles du golf «strictes». Il n’y a que les règles. Certains golfeurs les respectent toutes et d’autres choisissent celles qu’ils préfèrent. Ce qui ne veut pas dire que quiconque triche. Bien des joueurs n’en savent tout simplement pas assez – ils adoptent donc un ensemble de directives qui leur paraissent sensées.

Bien que ce genre de raisonnement n’émeuve pas Golf Canada ou le Comité de handicap de votre club, de bonnes nouvelles attendent les golfeurs qui ont ce genre de laisser-faire à l’égard des Règles du golf, car celles-ci vont se bonifier.

Comme le savent la plupart des golfeurs, l’USGA et le R&A, les deux principales instances responsables de l’administration des Règles du golf, effectuent des ajustements dans le but de les simplifier. Ils ont proposé en 2017 plusieurs modifications destinées à régler certains enjeux épineux et nombre de celles-ci entreront en vigueur le 1er janvier 2019. Il y aura désormais 24 règles au lieu de 34, et l’on y tiendra compte de la façon dont bien des golfeurs jouent le plus souvent.

Pour un aperçu de tous les changements proposés, vous pouvez lire cet article de Golf Canada.

 

Voici quelques-unes des modifications les plus notables:

  • Le golfeur du dimanche qui frappe sa balle hors limites ou qui la perd dans l’herbe longue ou la forêt aura l’option de laisser tomber une nouvelle balle à proximité pour jouer son coup suivant, après avoir inscrit deux coups de pénalité. Autrement dit, vous n’aurez plus à revenir au tertre de départ ou à l’endroit de votre dernier coup pour reprendre votre coup. Cette règle qui vise à améliorer le rythme du jeu ne s’appliquera pas au niveau professionnel ou amateur d’élite.
  • Certains lecteurs se souviendront de T.C. Chen et de son fameux double contact qui lui a coûté la victoire à l’Omnium des États-Unis 1985. Il n’y aura plus de coup de pénalité pour avoir frappé accidentellement la balle plus d’une fois sur le même élan.
  • À compter de l’année prochaine, vous pourrez réparer les marques de crampons et tout autre dommage à la surface des verts.
  • Les zones à pénalité marquées en rouge ou en jaune peuvent comprendre certaines étendues boisées, de désert ou de jungle, etc.
  • La durée de recherche d’une balle perdue est ramenée de cinq à trois minutes.
  • Il n’y aura pas de pénalité si vous déplacez accidentellement votre balle en la cherchant ou si vous provoquez accidentellement son déplacement sur le vert.
  • Et si vous avez vraiment de la difficulté à sortir des fosses de sable, vous aurez dorénavant la possibilité de jouer votre coup suivant à l’extérieur de la fosse après avoir inscrit une pénalité de deux coups.

 

Voilà des changements appréciés, auxquels les golfeurs s’adapteront facilement. Il reste cependant quelques questions qui n’ont pas été résolues, comme celles des mottes de gazon et des parties amicales.

Bien qu’il se trouve encore des puristes pour dire que de grands trous béants au milieu des allées sont acceptables, la plupart des golfeurs préfèreraient qu’ils soient considérés comme étant du terrain en réparation, même s’ils ne sont pas marqués de lignes blanches. Les conditions de parcours peuvent changer énormément du matin à l’après-midi, à mesure que les groupes de joueurs se succèdent et laissent leur marque sur le terrain. Et ce n’est pas tout le monde qui répare ses mottes de gazon de la même manière, ce qui peut entraîner de plus gros problèmes. Je crois que la plupart des golfeurs aimeraient que l’on considère les mottes de gazon, remplies ou pas, comme du terrain en réparation, avec allégement autorisé.

Le problème des parties amicales est plus complexe. Comme on l’a vu plus haut, bien des gens n’ont qu’une connaissance superficielle des Règles du golf, et c’est correct pour la majorité des golfeurs du dimanche qui ne jouent jamais en tournoi et ne calculent pas leur handicap. Ils peuvent se faire leurs propres compétitions entre amis et ils trouvent généralement moyen d’accorder des coups pour équilibrer les différents niveaux d’habileté.

Mais pour les golfeurs membres de clubs qui souhaitent tenir à jour leur facteur de handicap afin de participer aux tournois ou championnats de club, les parties amicales posent problème.

J’aime bien le côté plus structuré du jeu respectant un ensemble de directives prescrites qui équilibre les forces en puissance lors des compétitions. Je n’ai pas à me soucier du fait qu’un autre joueur pourrait tricher quand je ne le vois pas.

Par contre, quand je joue avec un groupe de golfeurs occasionnels qui connaissent à peine les Règles, ne détiennent aucun handicap et s’en fichent de toute façon, je suis heureux de faire comme ça leur tente.

On consent un tas de coups faciles, on recommence les coups ratés, on améliore les poses de balle. Personne ne retourne JAMAIS au tertre pour rejouer une balle perdue ou hors limites. La solution typique est de laisser tomber une autre balle non loin de là, d’inscrire un coup de pénalité et de poursuivre la partie.

Le problème se pose à tous les comités de handicap. Golf Canada exige actuellement que les golfeurs inscrivent tous leurs coups aux fins de handicap, et ça comprend toutes ces parties jouées pour le plaisir avec des amis, alors que les règles ne sont pas toutes respectées aussi scrupuleusement qu’il faudrait.

Les «gimmes» sont peut-être les distorsions de règle les plus fréquentes en parties amicales. Selon le groupe, le coup facile ainsi consenti peut aller de deux à six pieds. C’est un «cercle d’amis» qui décide de la longueur du «gimme», et ce cercle est aussi d’envergure très variable suivant plusieurs facteurs. 

À l’évidence, en partie amicale sans enjeu, un roulé de trois pieds se concède facilement. Quelle que soit la façon de frapper la balle, elle ira au fond de la coupe. Mais si quelques dollars ou un trophée de club sont en jeu, alors un roulé bien plus court peut vous faire trembler et les chances de le rater augmentent de manière exponentielle.

Il y a bien des années, je jouais en tournoi de qualification pour le Championnat amateur d’Ontario. C’était bien avant que j’acquière mes nerfs d’acier (blague), et j’ai raté un coup roulé au premier trou. La balle était à dix pouces de la coupe: crampe totale au cerveau. La balle n’a même pas effleuré le trou, elle l’a complètement raté, à partir de dix pouces!

Des choses qui arrivent.

Tous les golfeurs jouent des parties amicales de temps à autre, et ce n’est pas chaque coup roulé qui est joué comme il devrait l’être. Il n’est pas juste de tenir compte de ces parties dans le calcul du handicap, mais nous sommes censés le faire. Au Royaume-Uni, les handicaps sont calculés plusieurs fois par année, lors des tournois de qualification, et le reste du temps, les golfeurs sont libres de jouer comme ils veulent, sans contrainte.

Je trouve ça très sensé. Les comités de handicap pourraient peut-être désigner une ronde par mois où les golfeurs jouent dans des conditions de tournoi, où tous les coups roulés sont exécutés et où les scores sont inscrits aux fins de calcul du handicap.

Soit qu’on adopte cette façon de faire, soit que Golf Canada accepte le cercle d’amitié…

 

Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag.