Que la foire commence!
22 JAN 2018
Par Peter Mumford
Janvier, le mois de la grande foire commerciale de la PGA.
Le salon qui se tient chaque année à Orlando est un passage obligé pour les poids lourds de l’industrie, les golfeurs professionnels et un échantillonnage diversifié d’observateurs et de mordus venus de tous les coins de la planète golfique. C’est à la fois une exposition et un lieu de rencontre, alors que les intéressés s’agglutinent à quelques pas de Disney World, certains pour découvrir le dernier cri en matière de gadgets, d’accessoires étincelants ou de mode de parcours, d’autres pour établir des contacts et faire des affaires, et d’autres encore pour profiter d’une occasion de s’évader du froid pour jouer quelques parties de golf.
On pourrait croire que l’Internet a ralenti l’industrie des foires commerciales, car tout le monde peut maintenant voir en ligne les dernières nouveautés sans quitter le confort de leur foyer, sans faire la queue à l’aéroport ou devant des kiosques achalandés. Mais en réalité, le PGA Merchandise Show se porte mieux qu’avant l’arrivée du Web. Évidemment, les visiteurs savent à quoi s’attendre avant même de débarquer à Orlando, mais ça leur permet justement d’éviter de s’attarder dans chaque allée, devant chaque étalage. Ce qui laisse plus de temps au réseautage et autres activités sociales. Et peu importent les progrès de l’Internet, il ne remplacera jamais l’escapade sous un climat plus clément au beau milieu d’un hiver canadien.
Cette année, c’est la 18e fois que je visite le Salon de la PGA et au fil des ans, mes habitudes ont évolué. Certaines années, j’avais à peine le temps de faire autre chose que d’explorer l’expo pendant deux jours bien remplis avant de rentrer au boulot. C’était épuisant de faire le tour en essayant de tout voir, de parler au maximum de personnes et de pondre un article sensé.
Mais ces dernières années, j’ai décidé de faire de ce voyage un mélange de mission exploratrice, de tourbillon mondain et de marathon de golf, allant jusqu’à consacrer deux semaines à mon périple. Je descendais à Orlando en voiture, m’arrêtant ici et là pour visiter des villégiatures de golf à l’aller comme au retour, ce qui me laissait une semaine pour voir le salon, assister à des conférences, rencontrer beaucoup de monde et m’imprégner de l’atmosphère que créent près de 40 000 personnes en vadrouille pour la semaine, loin de chez eux.
Pas mal, pour un projet de voyage, n’est-ce pas?
Eh bien, mon escapade de 2018 n’a pas très bien débuté. J’avais prévu m’arrêter deux jours à Pinehurst, en Caroline du Nord, pour y jouer le parcours emblématique qu’on appelle le berceau du golf américain. Ma première partie de l’année, j’étais censé la jouer sur le Pinehurst No 2, l’aménagement de grande renommée créé par Donald Ross et rendu encore plus célèbre par la victoire du regretté Payne Stewart contre Phil Mickelson sur ce parcours à l’US Open de 1999.
Malheureusement, 15 centimètres de neige la veille de notre arrivée ont englouti tout espoir de jouer au golf. Allons-y pour Orlando!
La formule du PGA Merchandise Show est à peu près la même chaque année.
Le jeudi, c’est la journée des démonstrations où les acheteurs, les pros et les médias ont la possibilité d’essayer l’équipement sur le terrain d’exercice circulaire de l’Orange County National. C’est le paradis des maniaques d’équipement. Le terrain fait 400 verges de largeur, soit plus de 1 200 verges de circonférence si mes calculs sont corrects. C’est un vrai cirque, entouré de roulottes et de tentes de vendeurs, les fabricants de bâtons, de balles, de tiges et de poignées ainsi qu’une faune assortie de fournisseurs et d’inventeurs de l’industrie golfique.
C’est bondé de golfeurs curieux qui font le tour du cercle, avides de faire l’essai des meilleurs produits. La musique rock est assourdissante, la bière gratuite coule à flots. Un cirque, oui.
Les principaux fabricants comme TaylorMade et Titleist attirent évidemment les plus grosses foules. Leurs derniers-nés sont tous exhibés à côté de douzaines de stalles où les amateurs s’évertuent à frapper des balles. Les vendeurs se mêlent aux acheteurs, tandis que les directeurs de marque, les ingénieurs et les cadres gravitent autour, prêts à sceller les grosses ventes. On y croise parfois un ou une pro de circuit majeur.
Mais l’action se déroule vraiment devant nous, là où des centaines de maniaques de golf, échappés de la froidure nordique, se défoulent en frappant des balles à qui mieux, mieux. Ils ont des semaines de frustration à ventiler, et pas dans le silence!
Le salon lui-même se déroule du mercredi au vendredi dans les salles de l’Orange County Convention Center, et les deux premiers jours sont les plus intéressants, alors que les chefs de file et grands patrons de l’industrie sont encore là pour amadouer les clients et signer de gros contrats de vente. La plupart d’entre eux ont disparu vendredi, en vol vers la maison à bord de leur jet privé ou sur un parcours du coin à jouer quelques parties avant de rentrer.
Il y a environ 1 200 exposants au salon de la PGA et la plupart proposent des divertissements durant la semaine. Ce peut être un dîner décontracté avec des clients importants ou un cocktail où tous ceux qui passent par leur stand durant la journée sont invités. Certaines de ces activités se déroule dans le Centre de congrès, mais le plus souvent, c’est dans l’un ou l’autre des centaines de restaurants, hôtels et bars qui s’alignent le long d’International Drive. Quand la cloche sonne au salon à la fin de la journée, des milliers de personnes s’écoulent des sorties pour se disperser sur cette grande avenue, en quête de festivités, et on les voit souvent se relayer d’un lieu à un autre jusqu’aux petites heures du matin.
Durant la journée, les 70 000 m2 d’espace d’exposition grouillent de monde, certains achètent, d’autres regardent. Les «recrues» se détectent au premier coup d’œil: ils errent d’un kiosque à l’autre, l’air hébété, les yeux dans le vague, ne sachant pas vraiment ce qu’ils voient ni où regarder. La surcharge sensorielle est fréquente, même chez les vétérans. Quand il y a tant de choses à absorber, ça peut être trop à prendre d’un seul coup.
Et en tout temps, outre l’activité incessante autour des exposants, il y a des conférences, des débats et des défilés de mode sur diverses scènes réparties dans la salle, ainsi que des démonstrations par des vedettes du sport qui signent des autographes et des apparitions de célébrités de tout milieu. Sans compter les séminaires éducatifs présentés dans les salles attenantes. Il faut planifier d’avance si on veut bien employer son temps. Trois jours, c’est peu, mais une seule journée de plus serait insupportable à la majorité des gens.
Il y en a qui font ça différemment, cependant.
Il y a trois immenses hôtels à côté du Convention Center et les halls d’entrée de chacun sont peuplés jour et nuit de représentants de l’industrie golfique. Techniquement, ils sont au salon, mais certains d’entre eux ne mettront jamais le pied dans la salle voisine car ils préfèrent la plus grande intimité des bars et restaurants de leur hôtel. Ils sont passés maîtres dans l’art de la rencontre hors site.
Et ces réunions hors site ne se limitent pas aux hôtels. Orlando se vante d’avoir des dizaines de terrains de golf bien cotés et il est difficile d’obtenir une heure de départ, où que ce soit, durant la semaine du PGA Merchandise Show. On s’étonnerait du contraire, quand les professionnels de golf, les cadres de l’industrie et les fabricants de partout au monde convergent dans une ville pour quelques jours.
Au fil des ans, je me suis fait un devoir de visiter le salon de la PGA et de l’explorer le plus assidûment possible pour en parler dans mes articles. Mais alors que j’en suis à planifier mon emploi du temps pour les prochains jours, je trouve l’option hors site très attrayante.
Mais non! Ce serait plus reposant, mais trompeur. Quel la foire commence!
Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag.