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POUR STIMULER LA RELÈVE AU GOLF

22 MAY 2019

Par Ted McIntyre

Après avoir été éprouvés par des tornades destructrices l’année dernière, les habitants d’Ottawa-Gatineau ont subi des inondations dévastatrices ce printemps, pour une deuxième fois en trois ans.

Le Club de golf Eagle Creek en présentait encore les marques mardi dernier, une semaine après son ouverture saisonnière. À cause du terrain détrempé, l’établissement de Dunrobin, en Ontario, n’avait que 14 trous à offrir au 12e tournoi annuel de la Classique Kids to the Course Kevin Haime.

Et il pleuvait encore en ce matin frisquet du 14 mai lorsque les 120 généreux participants ont été accueillis au club par le sourire radieux de la star canadienne du golf Brooke Henderson, qui apportait pour une quatrième année consécutive son appui à cet évènement de bienfaisance. Ayant récemment remporté une huitième victoire sur le Circuit de la LPGA, la golfeuse de 21 ans rejoint Mike Weir au panthéon des Canadiens détenant le plus grand nombre de titres au plus haut niveau du golf professionnel. Henderson et sa sœur aînée – qui est aussi sa cadette – Brittany ont gracieusement répondu aux questions des participants et invités, leur offrant en outre deux cours pratiques de golf.

«Brooke se prête à quatre activités de ce genre par année, en association avec Ping Golf, et celui-ci est le seul en sol canadien, ce qui témoigne de l’importance que le commanditaire attribue à notre évènement», fait remarquer Haime, professionnel maintes fois honoré par la PGA du Canada pour son travail auprès des jeunes golfeurs, dont la tournée cette année a permis de recueillir la coquette somme de 72 000$. En 12 ans, sa campagne a ainsi récolté près de 625 000$ qui ont servi à financer environ 700 adhésions juniors de saison aux clubs de la région d’Ottawa, dont Eagle Creek et Kanata, permettant à des jeunes de 10 à 17 ans de bénéficier de programmes juniors et d’enseignement sur des parcours hauts de gamme.

Le concept élaboré par Haime–visant à dépister les jeunes passionnés de golf qui se démarquent pour leur offrir une occasion exceptionnelle de perfectionner leur jeu et de se forger le caractère – en est un qui plaît tout particulièrement à Henderson, elle-même originaire de Smiths Falls, ON, dans la même grande région d’Ottawa. «Cet évènement est vraiment formidable, rayonne la golfeuse. On y récolte beaucoup d’argent pour tellement de jeunes à qui on donne la chance de jouer et de réaliser leur rêve de participer à des tournois auxquels ils n’auraient pas accès sans ça, et aussi d’obtenir des bourses d’études.»

UN MARIAGE PARFAIT
À titre de membre de l’équipe Ping ayant des liens étroits avec la région et le comité organisateur de la Classique Kids to the Course, Henderson ne pouvait que s’associer avec enthousiasme à l’évènement. «Ping est un partenaire de longue date du tournoi et en tant qu’ambassadrice de la marque, je n’ai eu aucune hésitation à venir aider Kevin Haime et son initiative pour aider les golfeurs juniors et en inspirer d’autres, j’espère, à adopter notre beau sport. Le directeur général de Ping Canada Dave Wilson est un bon ami et je connais Kevin depuis mon enfance, alors il était tout naturel que les choses s’assemblent. Et chaque année c’est plus gros, mieux organisé. Bien sûr, je dois m’ajuster au calendrier du Circuit de la LPGA, mais depuis quatre ans, la Classique arrive dans une semaine creuse pour moi. C’est parfait!»

Affairé à organiser son tournoi avec sa femme Lisa, Haime nous accorde 10 minutes d’entrevue pour raconter la genèse du projet: «Il y a environ 13 ans, ClubLink m’a approché pour me dire que l’entreprise souhaitait tenir un évènement dans l’ouest de la région d’Ottawa et ils me donnaient le choix de l’œuvre caritative qui en bénéficierait. Je leur ai répondu que je n’avais pas de cause à défendre mais qu’une des choses les plus importantes de ma vie avait été de grandir près de l’Ottawa Hunt Club et de pouvoir y jouer très jeune. “Que diriez-vous d’acheter des cartes de membre saisonnières pour les golfeurs juniors qui veulent réaliser leur rêve et vivre le plus bel été de leur vie?”»

Le pro de la PGA du Canada enchaîne: «Maintenant qu’on avait un commanditaire pour le terrain, il nous fallait un partenaire de l’industrie. Au Salon commercial de la PGA d’Ontario, à Toronto, Lisa et moi avons rencontré Dave Wilson, de Ping Canada, à la cafétéria et je lui ai dit qu’on voulait mettre sur pied une initiative pour le golf junior. Dave a aussitôt répondu “si vous en êtes, j’en suis.” En repartant du centre de conférences, Lisa et moi, on s’est regardés et on s’est dit que ça y était pour de vrai!»

Wilson, dont la société commandite également le meilleur golfeur canadien, Corey Conners, ainsi que les entraîneurs des équipes nationales masculine et féminine de Golf Canada, Derek Ingram et Tristan Mullally, explique son choix: «Pour un enfant qui aime jouer au golf, c’est tout un défi d’avoir accès à un parcours. Moi-même, j’ai eu la chance de participer à un programme de cadets à l’Oshawa Golf and Country Club, ce qui me donnait le droit de jouer sur le terrain les lundis matin, et j’ai fini par décrocher un emploi au club. Ayant fréquenté un club de golf tout au long de mon adolescence, j’ai vite vu que ce concept répondait à la demande, surtout avec Kevin et Lisa à la barre pour organiser le programme, mobiliser des participants et recruter des commanditaires.»

Et d’ajouter Wilson: «Quand Brooke est devenue professionnelle, le maillage s’est fait tout naturellement car ça a lieu dans sa région. Sa famille habite non loin de là, et quand j’en ai parlé à Brooke et Brittany, elles étaient emballées. Brooke a le golf junior dans le sang, sa sœur et elle adorent les enfants. On a des journées d’activités où on peut faire ce qu’on veut, mais en réalité, on fait ce que Brooke et Brittany veulent faire. Facile!»

Et qu’est-ce que ça signifie, pour les jeunes qui ont la chance d’être admis dans ce programme? «Je pense que ça peut changer leur vie, s’exclame Wilson. Le simple fait de s’adonner au golf nous enseigne un tas de bonnes choses, des principes qui nous animent toute notre vie. Selon moi, même si seulement 5% de ces jeunes émergent, grâce à leur talent, pour remporter un tournoi junior ou bénéficier d’un programme sport-études, c’est surtout le plaisir de jouer qui compte, et c’est pourquoi nous faisons ça avec Kevin et Lisa. Ping soutient très activement le golf junior aux États-Unis, de même que les équipes collégiales et universitaires, et nous commanditons aussi le Championnat national de l’Association canadienne du sport collégial depuis 1999. Les occasions s’offrent à nous de redonner au sport qui nous fait vivre.»

BÂTIR L’AVENIR
«Au début, reconnaît Haime, les éventuels commanditaires se montraient un peu réticents à l’idée d’acheter des adhésions à des clubs de golf, ce n’était pas pour financer un hôpital ou quelque chose du genre. Mais à mesure que nous avancions et qu’ils voyaient ce que le golf enseigne aux jeunes – le respect, les règles, le code de conduite, l’intégrité du jeu – les choses ont évolué. Ces jeunes-là devenaient adultes devant nous, des personnes polies qui retiraient leur casquette pour nous serrer la main en nous regardant dans les yeux avant d’aller impressionner un chef d’entreprise en jouant avec lui sur le parcours de golf. Le tournoi-bénéfice a grandi et progresse maintenant sur un bel air d’aller. Cela va même au-delà du simple golf, on contribue à la naissance des chefs de file de demain. Quelques-uns de nos jeunes ont obtenu des bourses d’études universitaires. Il y a par exemple Nick Brisebois qui est capitaine de l’équipe de golf de l’Université Columbia, à New-York. Avec sa note moyenne agrégée de 4.0 cette année, il a été nommé “Academic All American”. Le golf lui a ouvert de nouveaux horizons, et il s’en sert bien. Il y a aussi Jake Bryson, qui a fait partie de l’équipe d’Ontario et qui est maintenant à l’Université Utah Valley grâce à une bourse golfique.»

De nombreux juniors commandités étaient à Eagle Creek ce jour-là pour aider Kevin et Lisa Haime à tenir le tournoi. «On les voit sur le terrain, à la barrière de sécurité, à la consigne des sacs, explique Haime. C’est important que les participants s’en rendent compte, qu’ils sentent la proximité de ces jeunes qu’ils sont venus aider. Ça crée des liens.»

Le jeune frère de Nick Brisebois, Alex, 17 ans, était du groupe. Le garçon de Kanata est resté en poste toute la journée sur le tertre du 15e trou à normale 3 d’Eagle Creek, claquant des balles avec chaque groupe de participants arrivant à ce point du parcours. Si un de ceux-ci frappait sa balle plus près du drapeau que Brisebois, il avait droit au tirage d’un prix.»

Maintenant à sa huitième année dans le programme, Alex Brisebois obtiendra le mois prochain son diplôme du secondaire au Holy Trinity Catholic High School avec une note moyenne de 89. Il compte sauter une année d’études pour peaufiner davantage son jeu de golf afin d’obtenir une bourse collégiale aux États-Unis. «Je me souviens de la lettre que j’avais écrite pour être admis au programme junior, il y a huit ans», raconte Brisebois qui avait alors 10 ans et affichait un handicap de 28. Aujourd’hui, avec un indice de 0.7 au Kanata G&CC, il avoue que «pour la plupart des gens, le coût du golf est prohibitif. Je pense que, pour mon frère et moi, les choses seraient totalement différentes s’il n’y avait pas eu cette initiative. Je ne pense pas qu’on aurait pu se payer l’adhésion à un aussi beau club que le Kanata. Et je ne serais pas rendu où j’en suis aujourd’hui, tant au golf que dans ma vie. Ce programme m’a donné la possibilité de m’exercer au golf tous les jours et de gagner en assurance. Cette confiance a rejailli sur les autres dimensions de ma vie, comme mes études, mes aptitudes sociales, mon honnêteté et mon intégrité, ma discipline aussi. Je sais comment il faut travailler fort pour accomplir ce qu’on veut réussir.»

Brisebois, qui se dit capable de frapper sa balle à 275 verges, espère soustraire au moins un autre coup de son facteur de handicap avant d’entreprendre ses démarches pour obtenir une bourse d’études aux États-Unis. Et le jeune athlète d’un mètre 85 a de bonnes chances d’y arriver grâce à son score de 1460 cette année au SAT.

La Classique Kids to the Course Kevin Haime est aussi généreuse pour ses participants. Le niveau de commandite fait même de l’évènement une affaire en or pour les joueurs qui s’y inscrivent, la plupart déboursant 750$, mais recevant presque autant en cadeaux d’entreprise, comme ces affiches numérotées d’œuvres de Tony Harris, le choix entre un bois de départ Ping G410 Series ajusté sur mesure, un fer Ping Vault 2.0, un fer droit ajustable Sigma 2 et un crédit de 500$ pour l’achat de fers Ping. Ceci en plus du golf en bonne compagnie, des repas et de la boisson!

Cela dit, les participants se sont montrés généreux à leur tour au moment de l’encan qui a suivi le jeu, alors qu’une vaste gamme de cadeaux étaient vendus aux enchères, allant des droits de jeu chez ClubLink aux voyages de golf en Irlande ou au Cabot Links, en passant par des vacances pour quatre en Floride et un voyage à Los Angeles avec billets de football pour aller voir les Rams en action.

Au nom de Ping, Wilson a aidé à dénicher un autre lot d’enchère vraiment exceptionnel, soit un voyage de golf pour trois à Scottsdale, en Arizona. «Et pour ajouter du piquant, précise Wilson, nous leur offrons un pro du PGA TOUR pour jouer une ronde avec eux, comme Bubba Watson ou Kirk Triplett. On leur offre aussi une visite guidée de notre usine et une séance d’ajustement VIP sur le terrain d’exercice du Circuit.»

Quand ce lot a été vendu aux enchères pour 11 500$, un des participants a offert le même prix pour obtenir un voyage identique. Wilson a accepté, ce qui a enrichi la cagnotte du programme Kids to the Course de 11 500$ supplémentaires.

«Chaque adhésion junior coûte de 500$ à 700$, explique Wilson, et je pense avant tout au nombre d’enfants que ça va aider. Mais c’est à Kevin et Lisa que revient tout le mérite de ce succès. Ce sont eux qui font tout le travail. Ce serait bien s’il y en avait des dizaines comme eux, d’un bout à l’autre du pays. Pensez-y: si, au lieu d’une cinquantaine de jeunes golfeurs par année, on pouvait donner les mêmes possibilités à 500 enfants!»

Voilà le genre de raz-de-marée qui serait bien accueilli par le golf canadien!