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Mes nouvelles

Quatre choses qui m’emballent, et une qui me désole

10 OCT 2018

Par Peter Mumford

 

Normalement, la saison morte est l’occasion de revenir sur les réalisations de l’an passé, de faire une pause et de se préparer à la prochaine campagne. Mais je crois que je l’ai ratée. La saison 2019 du Circuit de la PGA a débuté la semaine dernière, à peine deux semaines après le Championnat de la PGA et au beau milieu de la pause, on a eu la Coupe Ryder.

 

Qui aurait eu le temps de revenir sur le passé, ou même de se reposer?

 

Autrefois, appelait ces tournois d’automne qui ne comptaient pas officiellement la période creuse. Certains joueurs y participaient parce que la concurrence était moins redoutable et les bourses faites d’espèces aussi sonnantes et trébuchantes que les bourses officielles. Il y en a d’autres qui rangeaient leurs bâtons jusqu’au tournoi des champions à Hawaï ou autre lancement de saison en janvier. Quoi qu’il en soit, personne ne s’intéressait beaucoup au golf professionnel en automne.

 

Cette époque est révolue. On ne peut ignorer ces tournois d’automne car des points pour la Coupe FedEx et pour le classement mondial, des bourses alléchantes, des titres de tournois et des qualifications au Temple de la renommée du golf sont tous en jeu durant la «saison morte». Il y aurait, semble-t-il, une pause en décembre, quelque chose comme le congé de mi-saison, et peut-être pourrons-nous respirer un peu à ce moment-là.

 

En attendant, voici mes réflexions hors saison sur mes attentes pour la prochaine saison, et sur une chose dont je n’attends rien du tout.

 

Le nouveau calendrier

 

M’étant épanché sur le manque de saison vraiment creuse, j’avoue ironiquement que j’ai bien hâte de voir le nouveau calendrier 2019 du PGA TOUR. Pour moi comme pour la plupart des amateurs de golf, la saison officielle ne débute réellement qu’en janvier, mais ce qui m’excite, c’est la réorganisation du programme des tournois majeurs en 2019, avec le Championnat des Joueurs ramené à son ancien créneau de mars et le Championnat de la PGA présenté en mai.

 

La Tournée de la Côte Ouest (West Coast Swing) et le circuit de Floride suffisent à me tenir rivé à l’écran en janvier et février, Puis, il y a un majeur chaque mois, de mars à juillet, et ensuite les éliminatoires en août. Et surtout, le Circuit de la PGA conclura sa saison avant la Fête du travail.

 

Autre élément du nouveau calendrier qui me fait saliver, c’est la tenue de l’Omnium canadien RBC en juin. Il arrive toujours adossé à un tournoi majeur (l’Omnium des États-Unis), mais les golfeurs professionnels aiment bien profiter de la semaine précédente pour peaufiner leur jeu en vue d’un tournoi important et c’est peut-être notre championnat national qui va en bénéficier.

 

Et maintenant, si le PGA TOUR pouvait instaurer une vraie saison morte, ce serait parfait.

 

Le retour du Tigre

 

La plupart de mes lecteurs savent que je ne suis pas un fan invétéré de Tiger Woods. Pas que je le déteste, mais je ne suis pas un inconditionnel. Peu importe ce que vous pensez du Tigre, cependant, on ne peut que respecter ses exploits et admettre qu’il est un des meilleurs golfeurs de l’histoire de notre sport, peut-être le top 2.

 

La résurrection de Woods après ses chirurgies au dos, ses problèmes personnels et ses ratés inattendus lui valent une certaine admiration. Quand on pense qu’à la même époque, l’an passé, il ne savait pas encore s’il recommencerait à jouer au golf de compétition. Et voilà qu’il entreprend cette étonnante saison où il galvanise les foules à deux tournois majeurs avant de remporter le dernier championnat de la saison.

 

En chemin, le Tigre a découvert l’humilité et peut-être aussi un peu d’humanité. Il a l’air d’avoir encore plus de plaisir à jouer, même s’il ne gagne pas tout le temps, et il réagit mieux aux spectateurs. Il n’échange pas encore de «high five» ou de pompes de poing avec la foule, mais on l’a vu sourire à l’occasion.

 

Une des plus grandes rivalités de l’histoire du golf existe entre deux joueurs qui ne se sont jamais affrontés dans la réalité: la course au meilleur golfeur de tous les temps, opposant Tiger Woods à Jack Nicklaus. Tiger a maintes fois répété que ce qui le motive le plus, c’est de battre les records de Nicklaus. Maintenant qu’il a retrouvé la santé et montré qu’il peut encore gagner, sa quête pour coiffer 18 titres majeurs ou plus est repartie de plus belle.

 

Le Tigre a 42 ans et en termes réalistes, il lui reste encore à peu près cinq ans pour atteindre ce record  s’il garde la forme. Mais bien sûr, c’est de Tiger Woods dont il est ici question – un golfeur qui ne fait rien de normal – et ses habiletés ne connaîtront peut-être jamais de crépuscule, Après tout, Tom Watson a quasiment remporté l’Omnium britannique à la veille de ses 60 ans.

 

Alors, qui sait ce que Tiger peut encore accomplir? La compétition, sur le Circuit de la PGA, est plus forte que jamais – ou presque – et elle est encore plus impressionnante avec Tiger dans le lot. Je le vois bien ajouter un autre titre majeur à son palmarès en 2019.

 

Le Masters

 

C’est mon tournoi majeur préféré.

 

Le Tournoi des Maîtres est pour moi le «vrai» départ de la saison de golf – même si ce n’est pas le début de la saison du PGA TOUR, évidemment, qui s’amorce en janvier, ou peut-être même en octobre. Mais avril est ce moment de l’année où chaque golfeur commence enfin à s’exciter en vue de sa propre saison à venir. Même si nos parcours canadiens n’ont rien à voir avec le superbe terrain, soigné à la perfection, de l’Augusta National, le simp0le fait de regarder le Tournoi des Maîtres à la télé déclenche un signal primordial dans notre cerveau: la saison de golf est revenue! Je crois que c’est l’effet de l’hibernation. Comme pour un chat dont on ouvre la boîte de nourriture.

 

Au terme du Championnat de la PGA en août, je commence à anticiper le mois d’avril suivant, je pense à tous ces golfeurs professionnels qui n’ont remporté aucun titre majeur cette année et qui attendent fiévreusement la prochaine occasion. Le Masters est leur première chance de gagner l’immortalité. Jordan Spieth, Rory McIlroy et Dustin Johnson, en particulier, piaffent d’impatience en pensant à Augusta. Aucun n’a inscrit une victoire majeure en 2018, bien que chacun ait été choisi comme vainqueur probable d’au moins un majeur. La revanche est une bonne motivation.

 

Et qui n’aime pas l’Augusta National? Il est dans le top 3 de la liste des choses à faire pour tout golfeur qui se respecte et, même si aucun d’entre nous ne l’a jamais joué, nous connaissons tous intimement chaque cuvette, pente et piège de ses verts diaboliques, chaque rebond de ses allées et tous les aléas que les vents tournants peuvent provoquer autour d’Amen Corner.

 

Au moment d’écrire ces lignes, Tiger Woods est le mieux coté, à 9 contre 1, pour remporter le Masters en avril prochain. Voyez-vous ça! Il est suivi par Spieth, à 10 contre 1, par DJ à 12 contre 1, et par le peloton de Brooks Koepka, McIlroy et Justin Thomas à 14 contre 1. Encore six mois d’attente et je n’en peux plus, déjà!

 

Encore plus de Canadiens

 

À l’Omnium Safeway, la semaine dernière, il y avait huit Canadiens au tableau de départ. À ce que je sache, il n’y a que l’Omnium canadien RBC qui, sur le Circuit de la PGA, en compte autant.

 

Adam Hadwin, Mackenzie Hughes et Nick Taylor ont tous leur carte de plein droit en vertu de leurs performances passées, tandis que Roger Sloan et Adam Svensson ont accédé aux ligues majeures grâce à leurs résultats sur le Circuit Web.com. Ben Silverman, Corey Conners et David Hearn, eux, ont terminé la saison dans la fourchette des 126e à 150e sur la liste des gains accumulés en saison, ce qui leur donne un statut limité pour le début de la nouvelle saison, et ils devront très bien jouer pour garder leur place.

 

Deux autres Canadiens peuvent aussi aspirer au PGA TOUR. Mike Weir détient le statut d’ancien champion et détenteur d’un titre majeur, et il peut recevoir plusieurs invitations de commanditaires à la veille de son passage au Circuit sénior. On verra Mike au Tournoi des Maîtres. Graham DeLaet pourra aussi jouer sur le grand circuit grâce à une dérogation médicale majeure si son dos finit par lui permettre de revenir au jeu.

 

En somme, voilà dix Canadiens que l’on pourra peut-être suivre durant la saison 2019 du PGA TOUR. Sans compter les cinq Canadiennes, au moins, qui évolueront sur le Circuit de la LPGA, avec à leur tête la phénoménale Brooke Henderson. Et ce chiffre pourrait encore augmenter en décembre, lorsque fermera l’école de qualification de la LPGA.

 

C’est une époque merveilleuse pour les golfeurs et golfeuses du Canada sur les circuits professionnels.

 

L’affrontement Tiger-Phil

 

On a demandé à Justin Thomas, l’autre jour, s’il allait payer pour regarder le match Woods/Mickelson télédiffusé à la carte, qui est prévu pour le 23 novembre sur le terrain du Shadow Creek Golf Club à Las Vegas.

 

«J’adore Tiger et Phil, mais il n’y a aucune chance que je commande cette diffusion, a déclaré Thomas. Je vais regarder le football.»

 

Je suis entièrement de son avis.

 

Outre le fait que les deux golfeurs seront en mode vacances à ce temps-là de l’année et que Phil connaît bien des difficultés depuis un bon moment, ce match n’excite personne. Ça aurait pu être formidable il y a quinze ans.

 

Ajoutez à cela le fait que c’est télédiffusé à la carte et que le match aura lieu le week-end de l’Action de grâces aux États-Unis – lorsque je suis d’habitude en petit voyage de golf à l’étranger – et il y a peu de chances pour que j’y aie accès, encore4 moins pour que je le regarde.

 

J’adore les parties par trous et j’aimerais voir les professionnels s’y adonner davantage. Je regarderais avec plaisir une reprise du duel opposant Ian Poulter à Dustin Johnson lors du match en simples de la dernière Coupe Ryder, où même n’importe quel autre affrontement semblable. Même les finales des divers championnats de l’USGA sont plus enlevants, sans doute parce qu’on s’y dispute quelque chose de réel.

 

Mais ce duel Woods-Mickelson me donne à l’avance un goût amer. Tiger va probablement démolir Phil, mais ce ne sera pas un de ses plus beaux legs. Et je ne le regarderai pas.

 

Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag.