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CINQ CHOSES QUE JE CHANGERAIS COMME COMMISSAIRE DU PGA TOUR

04 SEP 2019

On peut bien fantasmer. Que feriez-vous si vous vous retrouviez tout d’un coup à la tête d’une entreprise multimilliardaire avec des centaines de parties prenantes, des millions de fans et un jet privé?

Par Peter Mumford

Il m’arrive parfois de m’imaginer commissaire du Circuit de la PGA.

Les avantages seraient intéressants – gros salaire, jet privé, bons moments en compagnie des gens riches, célèbres et puissants – mais c’est surtout de pouvoir apporter des changements au circuit qui m’intéresserait. Je ne dis pas qu’il n’est pas très bien comme ça, surtout pour les joueurs, les commanditaires et les médias partenaires, mais je crois qu’on pourrait l’améliorer pour les amateurs. Voici ce que je ferais:

  1. Le Tour Championship et les finales de la Coupe FedEx ont très bien été cette année. Pour une fois, il n’y avait pas le problème des deux champions. Et même l’étrange système de handicap a fonctionné. Cependant, il faudrait recalibrer l’attribution des points durant la saison pour que les tournois majeurs aient plus d’impact. Octroyer 500 points pour une victoire en tournoi ordinaire et 600 pour un titre majeur, ça n’a pas de sens, surtout quand on donne 2 000 points à un vainqueur d’éliminatoire. Le but devrait être de faire en sorte que les champions majeurs, le conquérant du Championnat des Joueurs et les meneurs aux points de la saison réglementaire aient plus de chances de se retrouver dans le top 30 pour les finales. Après ça, on n’aurait plus besoin d’un système de handicap bancal. Que le meilleur gagne!

  2. À titre de commissaire, je reconnais publiquement ce que tout le monde sait depuis longtemps. Nos golfeurs frappent la balle trop loin. Tant mieux pour eux s’ils possèdent cette habileté, mais c’est devenu une vraie blague. À moins que la météo soit exécrable, la plupart de nos championnats sont des concours de coups roulés. Les gens ordinaires que je croise me disent qu’ils préfèrent regarder les tournois de la LPGA. Sacrebleu! C’est contraire à nos intérêts. Je vais appeler les gens de Titleist et TaylorMade pour voir s’ils peuvent créer une balle de circuit professionnel qui ramènera un peu de vrai talent au jeu. Bien sûr, on veut bien que les golfeurs amateurs frappent leurs balles aussi loin qu’ils peuvent, mais il est temps qu’on retienne certains de nos gars. Ils me donnent le sentiment d’être vieux.

  3. Je pense que tout le monde s’ajuste bien aux nouvelles Règles du golf entrée en vigueur le 1er janvier dernier. J’en vois beaucoup qui laissent le drapeau dans la coupe pour les coups roulés et les pros des divers clubs où fait escale le TOUR me disent que le rythme de jeu s’est accéléré grâce à l’initiative «Ready Golf», ou «Prêts? Jouez!» comme on dit en France. Mais il y a une règle qui manque à propos des mottes de gazon. Dans toute compétition, le but est d’assurer à tous les joueurs des conditions semblables. À l’évidence, un golfeur qui joue en fin de journée a plus de chances que celui qui joue tôt de retrouver sa balle au fond d’un trou de motte arrachée ou sur une motte réparée. Faisons en sorte que tous les creux de motte, mottes déplacées, mottes réparées et autres dommages sur les allées soient désignées «terrain en réparation» donnant aux joueurs le droit de laisser tomber la balle sans pénalité. Allez, qu’on joue!

  4. Je suis vraiment déchiré par notre nouveau calendrier. Nos commanditaires et partenaires médiatiques nous demande de clore la saison avant que commence celle de la NFL. Mais dans la plupart des États-Unis, on est encore à la moitié de la saison de golf. Certains de nos joueurs disent publiquement qu’ils n’ont pas aimé cette saison si serrée où le Players et les majeurs se sont joués à un mois d’écart. Tout le monde semble insatisfait de ne pas avoir de vraie saison morte, mais il y a toutes ces compagnies qui insistent pour nous donner de l’argent en commandite de tournois à l’automne. Je commence à me sentir comme Gordon Gekko, mais c’est trop de cupidité. L’an prochain, débutons la saison en janvier pour la terminer à la fin de septembre, et prenons trois mois de vacances. Dieu sait que je devrais faire une pause des voyages en jet privé et des séjours dans des hôtels de luxe.

  5. On se fait beaucoup reprocher la lenteur du jeu. J’en ai parlé à JB et Bryson, mais je ne pense pas que ça va suffire. Nous voulons que nos joueurs donnent le bon exemple à la vaste population de golfeurs, mais nous sommes menottés par deux règles d’acier à la direction du Circuit de la PGA. Un: ne rien faire qui embarrasse nos joueurs. Deux: maximiser tout ce qu’on peut pour permettre aux joueurs d’empocher le plus d’argent possible. C’est pourquoi nous ne divulguons pas publiquement les amendes et les suspensions, et aussi pourquoi il y a tant de compétiteurs à chaque tournoi. Tous sont d’accord, ici: la seule manière infaillible d’accélérer le rythme de jeu serait de commencer à imposer des coups de pénalité aux joueurs trop lents si l’on ne veut pas de réduire les tableaux de compétition. La semaine dernière, Darren Clarke a dit qu’on pourrait régler le problème en une semaine si on imposait des coups de pénalité. Tout le monde comprendrait le message assez vite. Je sais que je m’avance en terrain miné en disant cela, et ça va à l’encontre de ma formation d’avocat, de mon devoir de commissaire avec tous les avantages qui l’accompagnent, comme le jet privé, et que ça renie mon serment de ne pas tuer la poule aux œufs d’or, aussi, mais peu importe, essayons: un seul avertissement, puis des coups de pénalité à tous les traînards sur le parcours.

Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag