Menu Bascule

Mes nouvelles

Liste de souhaits pour le golf canadien en 2019

07 NOV 2018

Par Peter Mumford

Mon plus grand souhait pour le golf canadien serait de voir tout le monde jouer davantage, mieux et avec plus de plaisir. Certes, nous voulons qu’un plus grand nombre de Canadiens adoptent le golf, afin que les propriétaires de clubs et fabricants d’équipement puissent faire assez de profits pour assurer l’avenir du sport à long terme.

Mais c’est comme souhaiter la paix dans le monde.

Sentiment honorable, mais comme plan stratégique, ça ne donne pas de solution et ça ne dit pas ce que chacun d’entre nous peut faire individuellement pour y arriver. Il faut donc se concentrer sur des objectifs plus modestes, mieux définis et plus personnels qui, peut-être, peuvent contribuer davantage à l’amélioration du golf.

Voici cinq choses que j’aimerais voir en 2019:

Une victoire de David Hearn

Chaque semaine, aux tournois du PGA TOUR, je souhaite naturellement que tous les golfeurs canadiens fassent de bons scores et je serais ravi d’en voir un triompher. Mais c’est David Hearn que j’encourage le plus. Je pense que c’est un des bons gars du circuit, toujours réfléchi quand il répond aux questions, même les plus ineptes, des médias et toujours généreux de son temps pour ses admirateurs et ses œuvres de bienfaisance. De plus, il travaille très fort depuis quelques années pour améliorer son élan et surmonter ses blessures. Une autre raison qui me fait l’applaudir encore plus fort est le fait que Hearn ne lâche jamais le morceau. Cette saison, il se classe au 184e rang des pros pour la distance de ses coups de départ, avec une moyenne de 263,8 verges. C’est bien en dessous de sa moyenne en carrière, qui est de 280 verges. Chaque année, il se retrouve habituellement dans les derniers 20% du circuit au chapitre des distances de départ, ce qui est un immense désavantage sur les parcours modernes du PGA TOUR, configurés pour récompenser le jeu des longs cogneurs. Mike Weir, un autre Canadien peu doué aux coups de départ, a quand même trouvé le moyen de remporter le Tournoi des Maîtres et de se hisser au 4e rang mondial. David s’en est approché à quelques reprises, mais il devra choisir ses terrains s’il veut inscrire une première victoire. Ce sont les parcours classiques favorisant la précision qui lui conviennent le mieux, des parcours comme celui du Hamilton Golf & Country Club où se disputera l’Omnium canadien RBC en 2019.

Un Omnium canadien couronné de succès

L’an prochain, l’Omnium canadien RBC devra réussir un test crucial, alors qu’il sera présenté durant la semaine précédant l’Omnium des États-Unis au début de juin. Les organisateurs espèrent que la nouvelle date attirera davantage de superstars du golf qui voudront se réchauffer en prévision du tournoi majeur. L’autre défi que devra relever Golf Canada est celui de l’état du terrain. Certains prédisent qu’on aura un printemps superbe et que les conditions météo seront idéales à Hamilton. Cependant, à moins que je ne me trompe, ça fait une mèche qu’on n’a pas eu un printemps sec et chaud, non? En choisissant une date printanière, Golf Canada s’est presque assuré que seuls le sud de l’Ontario et le sud de la Colombie-Britannique pourraient être en état d’accueillir notre championnat national. Le reste du pays sort à peine de son hibernation au début de juin et ne convient nullement à la tenue d’un tournoi du PGA TOUR. Hamilton offre un des meilleurs terrains de golf du pays, un parcours classique que les joueurs ont adoré en 2003, 2006 et 2012. Quelques rénovations l’ont récemment amélioré et il ne reste qu’à espérer que la météo sera au rendez-vous.

Plus de marche

Ce n’est pas très populaire du côté des propriétaires de terrains de golf, qui encaissent de bonnes recettes de la location de voiturettes, mais j’encourage tous ceux qui en sont physiquement capables de jouer plus souvent en marchant. C’est excellent pour la santé et les statistiques montrent que ça peut même améliorer votre score. Que vous soyez accompagné d’un cadet ou que vous portiez, poussiez ou tiriez votre sac de golf, avec ou sans chariot électrique, en marchant, vous apprécierez encore plus le parcours, serez plus engagé dans votre jeu et perdrez peut-être même quelques kilos superflus. Les chariots électriques font fureur au Royaume-Uni, où l’on s’en sert dans plus de 50% des rondes jouées. Là-bas, pour avoir droit à une voiturette, vous devez présenter un certificat médical. Aux proprios de clubs de golf qui s’inquiètent de la perte de revenus, je dis ceci: la plupart des clubs britanniques (un plusieurs clubs canadiens aussi, maintenant) louent des chariots électriques de la même façon que tous les établissements d’Amérique du Nord louent des voiturettes de golf. Ils font aussi de l’argent en vendant des chariots et en les entreposant pour leurs membres. Mais il y a une autre raison qui devrait motiver les propriétaires de clubs à encourager la marche: des golfeurs en santé joueront de plus longues années que des golfeurs en mauvaise santé. À tous égards, le golf demeure un sport qui se pratique mieux à pied.

Davantage de compétition

Vous avez déjà entendu ça: la compétition améliore votre jeu. Et si vous jouez mieux au golf, vous allez jouer plus souvent. Et surtout, vous aurez plus de plaisir à jouer. C’est pourquoi je suis toujours étonné, quand je me joins à un groupe sur le parcours, de voir que de nos jours, plus personne ne tient le score ni même joue une vraie ronde de golf. Il y en a qui jouent pour être avec des amis, d’autres pour faire de l’exercice ou prendre un bon bol d’air frais. Quelques-uns le font pour perfectionner leur élan. Je crois que le golf est le seul jeu ou sport, autre que le ski, que des gens pratiquent ensemble pendant des heures et au bout du compte, personne n’est déclaré vainqueur. A-t-on déjà vu des joueurs de tennis échanger des balles pendant quatre heures pour le simple plaisir de le faire? Le jeu de golf était à l’origine un concours en partie par trous où deux joueurs s’affrontaient, mais où le score global n’avait pas d’importance, l’idée étant avant tout de battre l’autre golfeur. La partie par trous demeure la meilleure façon de jouer au golf et, si l’on se fie à l’enthousiasme qui entoure la Coupe Ryder, c’est aussi ce qui est le mieux pour les amateurs. Cette formule aide non seulement à perfectionner les habiletés, elle aiguise l’esprit car il faut constamment trouver des stratégies pour défaire l’adversaire, ou à tout le moins se défendre contre lui. Pensez-y lors de votre prochaine partie, au printemps prochain ou dans le Sud cet hiver: mettez un peu de compétition dans vos loisirs. Pariez quelques dollars ou un verre au 19e. Vous me remercierez plus tard.

Plus de plaisir

Le golf est aussi un jeu, qu’il soit compétitif ou récréatif. Le but du jeu est d’avoir du plaisir. Il existe actuellement une tendance, dans l’industrie golfique, à aménager des parcours plus faciles pour attirer de nouveaux adeptes et rendre le jeu plus agréable aux golfeurs existants. L’approche est différente de celle qui prévalait il y a quelques années dans le domaine de la conception de parcours. Autrefois, les propriétaires de terrains de golf demandaient à leurs architectes de créer les parcours les plus difficiles possible dans l’espoir d’accueillir un championnat important un de ces jours, dans un avenir pas trop lointain. Le concepteur s’efforçait alors d’ajouter obstacle sur obstacle jusqu’à créer un labyrinthe que seuls les golfeurs les plus habiles seraient capables de négocier. Il aménagerait ensuite plusieurs tertres de départ pour accommoder handicaps les plus élevés, comme si le manque de distance était le seul facteur qui leur permettait de jouer avec un indice de 25. Les concepteurs contemporains remplacent plusieurs fosses de sable par des cuvettes gazonnées, élargissent les allées, tondent l’herbe longue, éliminent les fétuques et raccourcissent les parcours. La distance et la précision sont toujours récompensées, mais les coups de départ décalés ne sont plus des sentences de mort. Le rythme du jeu s’est amélioré et moins de balles se perdent. J’ai joué quelques-uns de ces nouveaux parcours et j’avoue qu’ils peuvent être beaucoup plus amusants. N’est-ce pas là l’idée du jeu?

Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag.