Une pro de la LPGA s’installe à Hidden Lake
29 MAY 2018
Par Peter Mumford
En 2009, Jennifer Kirby a accompli ce que l’on pourrait qualifier de meilleure saison amateur de tous les temps pour une golfeuse junior. Elle a remporté les championnats juniors féminins de l’Ontario et du Canada, ainsi que les championnats amateurs féminins de l’Ontario et du Canada à 18 ans.
Kirby est ensuite allée étudier au Collège d’Alabama où elle a contribué à la victoire de son équipe Crimson Tide au championnat national en 2012. Elle a aussi représenté le Canada à plusieurs tournois internationaux comme le Championnat mondial amateur par équipes. Après ses études, Kirby a remporté son premier titre professionnel sur le Circuit féminin canadien, puis s’est classée 5e aux qualifications de la LPGA pour obtenir un laissez-passer dès son premier essai. Ses deux années passées sur le Circuit de la LPGA, suivies de deux autres sur le Circuit Symetra, ont donné des résultats mitigés qui ont amené la golfeuse de 27 ans originaire de Paris, en Ontario, à mettre un terme à sa carrière professionnelle sur les circuits.
Et cela se solde par un gain pour ClubLink. En effet, Jennifer Kirby travaille maintenant comme enseignante de golf au Hidden Lake Golf Club de Burlington. Elle s’est entretenue avec nous de sa vie sur le circuit, de sa décision de changer de carrière et de son avenir.
Qu’est-ce que vous avez aimé le plus de votre passage sur le Circuit de la LPGA?
JK: Me rendre à ce niveau du golf. J’avais toujours eu pour but de jouer professionnellement et de cocher cette case, ce fut extraordinaire. Il y a aussi les voyages, c’était formidable. J’ai visité les États-Unis et le Canada, et aussi des endroits comme les Bahamas et l’Australie.
Après une superbe carrière amateur et de bons moments au golf collégial, comment vous avez trouvé ça, de ne pas avoir autant de succès comme professionnelle?
JK: C’était très frustrant. Je savais que j’avais ce qu’il fallait, mais je me suis mis trop de pression. Et quand j’ai échoué, j’ai perdu confiance en moi.
Y a-t-il quelque chose de particulier qui est arrivé dans votre vie de golfeuse pour vous convaincre qu’il était temps de passer à autre chose?
JK: Pas vraiment. C’est une combinaison de plusieurs choses qui m’on menée à cette décision. Les voyages constants, la vie de tournée, la pression financière, mon jeu médiocre, tout ça s’est additionné. Je crois que la plupart des golfeurs professionnels en souffrent, à certains moments de leur carrière. Mais à terme, je n’avais plus de plaisir et quand ça arrive, on a de la difficulté à rester motivé pour faire le travail qu’il faut faire pour réussir. J’avais l’impression d’avoir perdu mes objectifs.
La décision a-t-elle été difficile à prendre?
JK: Ça m’a pris un peu de temps, mais j’ai fini par me rendre compte qu’il y avait bien plus, au golf et dans la vie, que compétitionner sur le Circuit de la LPGA. Je suis très reconnaissante d’avoir eu la possibilité de faire ça. J’y ai rencontré des tas de gens formidables et j’ai vécu de belles expériences, mais maintenant, je suis heureuse d’avoir pu le faire et de pouvoir passer à autre chose.
Vous avez obtenu votre carte du Circuit de la LPGA dès le premier essai, sans avoir à passer par le Circuit Symetra. Avec le recul, est-ce que c’était mieux ainsi?
JK: Peut-être pas. J’ai connu une assez bonne carrière d’amateur ici, à la maison, mais j’avais besoin d’aller au collège pour peaufiner mon jeu. J’ai eu de bons entraîneurs et coéquipières en Alabama, mais peut-être qu’une année ou deux sur le Circuit Symetra, ça m’aurait mieux préparée à la LPGA. C’est un grand pas à faire, et je crois que c’est important d’avoir des victoires à chaque niveau de progression.
Pensez-vous réessayer un jour?
JK: Pour l’instant, je n’ai aucune intention d’y retourner. J’aime toujours compétitionner, et pas seulement au golf, dans toute chose. Ça prend beaucoup de travail et de dévotion pour jouer au niveau professionnel, mais il y a d’autres voies à explorer. Le Circuit de la LPGA, c’est une merveilleuse expérience et le golf féminin professionnel se porte très bien, mais sur le plan financier, on est encore loin du golf masculin. La semaine dernière, Justin Rose a empoché 1,3 millions de dollars pour sa victoire, alors que Minjee Lee a gagné seulement 195 000$. Et c’est pire à mesure qu’on descend la liste du tableau de compétition. Quand on n’est pas dans le peloton de tête, c’est difficile de gagner sa vie, surtout avec les dépenses qui y sont associées.
Qu’est-ce qui vous a attirée chez ClubLink?
JK: Je connais ClubLink depuis mes débuts de golfeuse junior. J’ai joué plusieurs parcours de la famille en tournois amateurs et pro-ams. ClubLink en fait beaucoup pour le golf junior et je voulais y participer.
Qu’aimez-vous de l’enseignement?
JK: Tous ces gens qui m’ont aidée dans ma jeunesse m’ont non seulement enseigné à jouer au golf, mais aussi à aimer ça. Je voudrais faire pareil. C’est valorisant de voir les résultats quand quelqu’un se met à mieux jouer ou parvient à maîtriser une habileté particulière, mais c’est encore plus enrichissant d’aider quelqu’un à apprécier le golf et à adorer jouer.
Où croyez-vous pouvoir le mieux mettre à profit votre expérience de pro sur le Circuit de la LPGA?
JK: J’aimerais entraîner des golfeurs juniors qui aspirent au niveau supérieur et les aider à y arriver. Étant passée par ce processus, je sais ce que ça prend pour faire ça. Ce serai super de m’investir dans un groupe de jeunes, d’entrer dans leurs têtes, de leur lancer des défis et de les aider à atteindre leurs objectifs.
Quel conseil avez-vous pour les jeunes qui souhaitent faire comme vous?
JK: Suivez vos rêves. Exposez-vous le plus possible au golf et voyez où ça vous mène. Mais jouez à d’autres sports, aussi. Amusez-vous au golf et laissez les choses se faire d’elles-mêmes.
Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag.