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COUPE DES PRÉSIDENTS: TÂCHE HERCULÉENNE POUR ERNIE ELS

30 OCT 2019

L’équipe internationale arrivera aux matchs en outsider donné perdant d’avance et le capitaine Ernie n’a pas beaucoup de choix pour donner du corps à son équipe.

Par Peter Mumford

Le sport, en général, regorge d’histoires inspirantes d’outsiders qui détrônent un adversaire donné gagnant par tous.

L’on pense à Joe Namath et aux Jets de New York contre les Colts de Baltimore au Super Bowl III; ou à Buster Douglas contre Mike Tyson; ou encore aux Raptors de Toronto contre les Golden State Warriors. Tout le monde aime les défavorisés. Et il leur arrive parfois de gagner.

Ernie Els aura besoin de tout cet amour, et davantage encore, s’il veut que son équipe internationale ait une chance, bien improbable, de défaire les Américains à la Coupe des Présidents en décembre au Royal Melbourne Golf Club. Il serait plutôt risqué de miser sur Els et ses gars.

Les capitaines des deux formations doivent arrêter leurs choix de coéquipiers le 4 novembre et Els ne semble pas avoir beaucoup de candidats à se mettre sous la dent, certainement pas assez pour déclasser l’immense avantage dont dispose déjà l’équipe américaine. Après les huit premiers qualifiés déjà déterminés en fonction des points, tous les choix états-uniens potentiels se classent dans le top 20 du classement officiel du golf mondial, à l’exception de Matt Kuchar, au 21e rang. Le joueur le mieux classé du côté international est Adam Scott, no 16, tandis que tous les autres traînent derrière le top 20.

Et pour aggraver les choses, le capitaine américain Tiger Woods, 6e mondial, va probablement se sélectionner lui-même cette semaine, ainsi que Tony Finau (no 14), Gary Woodland (no 15) et Rickie Fowler (no 20). Els, lui, devra piger dans un bassin de golfeurs de plusieurs pays commençant par Jason Day au 28e rang, en tête de liste, et s’achevant au fond du baril avec Justin Harding, no 64.

Le capitaine Ernie devra peut-être sortir des sentiers battus s’il souhaite avoir un espoir de renverser les favoris. En choisissant les quatre golfeurs suivants dans la liste des points de la Coupe des Présidents, il obtiendrait une équipe correcte, composée de l’Australien Jason Day, des Coréens Sunjae Im et Byeong Hun An, et du Canadien Adam Hadwin. Disons que Day est un incontournable pour l’équipe, quel que soit le scénario, étant donné son expérience sur le Circuit de la PGA et au sein des équipes internationales des dernières années, sans compter sa connaissance intime du parcours de Melbourne. Il reste donc trois choix à faire.

Cela pourrait sembler logique de garder les deux Coréens ensemble, tant pour former un duo au jeu que pour gagner les fans asiatiques. Cette Coupe des Présidents sera en effet un formidable événement en Asie. Im a été recrue de l’année du PGA TOUR en 2018 et jusqu’ici cette saison, il affiche une deuxième place au Championnat Sanderson Farms et une É3 au Championnat Zozo. An, champion amateur des États-Unis en 2009, a inscrit trois top 10 cet automne. Tous deux seraient des recrues à la Coupe des Présidents.

D’autre part, Els pourrait porter son choix sur un duo de Canadiens. Adam Hadwin a connu l’expérience du jeu d’équipe international à la Coupe des Présidents 2017 et est actuellement 10e au classement de la Coupe FedEx. Depuis le début de la saison, il a inscrit une 2e place à l’Omnium Safeway et une É4 au Tournoi Shriners de Las Vegas. Parallèlement, Corey Conners fait de son mieux pour attirer l’attention du capitaine, avec sa première victoire sur le Circuit de la PGA au printemps dernier, une finale dans le top 30 de la Coupe FedEx, qui lui a donné une place à East Lake, ainsi qu’une É13 à l’Omnium Safeway, une É12 au Tournoi Shriners et une É6 au Championnat Zozo la semaine dernière.

Els pourrait également opter pour Joaquin Niemann qui a décroché sa première victoire sur le PGA TOUR à l’Omnium Greenbrier en septembre. À ce qu’on sache, il serait le premier golfeur chilien à jouer dans une équipe de la Coupe des Présidents.

Une autre première serait d’ajouter Jazz Janewattananond (désormais appelé Jazz pour des raisons évidentes). Jazz a montré ce dont il était capable au Championnat de la PGA en mai, où il a terminé É14. Le golfeur thaïlandais a affiché quelques résultats dans le top 10 sur le circuit d’Asie l’année dernière. Autre première: si Jazz s’ajoute à l’équipe, il deviendra le seul golfeur professionnel à avoir arrêté de jouer quelque temps pour devenir moine, ce que Jazz a fait au terme de la saison 2016 du Circuit européen.

Mon intuition me dit qu’Els va choisir Day, Im, An et Hadwin pour se joindre à Marc Leishman, Hideki Matsuyama, Adam Scott, Louis Oosthuizen, Haotong Li, C.T. Pan, Abraham Ancer et Cameron Smith au sein de son équipe. Si vous comptez les nationalités, cela fait huit pays représentés: l’Australie (4), la Corée du Sud (2), le Japon (1), la Chine (1), Taipei (1), l’Afrique du Sud (1), le Canada (1) et le Mexique (1).

Avec six recrues de la Coupe des Présidents, l’équipe devra compter sur l’expérience des vétérans Adam Scott, Louis Oosthuizen et Jason Day. Que cela suffise à contrer la puissante équipe américaine, ça reste à voir, mais il ne fait aucun doute que les Internationaux arrivent au combat en tant qu’outsiders évidents.

L’équipe aura grandement besoin de s’inspirer d’exemples du passé pour espérer vaincre, tels que:

  • La seule victoire de l’équipe internationale en Coupe des Présidents remonte à 1998, également au Royal Melbourne. L’équipe américaine était fortement favorisée à l’époque, aussi.
  • En 2003, à Fancourt en Afrique du Sud, Ernie Els et Tiger Woods ont dû jouer des trous supplémentaires pour déterminer un vainqueur et, quand la nuit est tombée, les capitaines Jack Nicklaus et Gary Player ont reconnu que le match était nul. Peut-être bien qu’Els pourrait s’inspirer de cette vieille bataille avec Tiger.
  • Les Internationaux pourraient aussi miser sur la sagesse pour répliquer aux analystes qui affirment: «Sur le papier, les Américains sont fortement favorisés.» Ils n’auraient qu’à répondre: «Eh! Bien, le golf, ça ne se joue pas sur le papier, ça se joue sur l’herbe, et ces prédictions ne veulent rien dire.»

On verra bien.

Une dernière stratégie hors cadre pour le capitaine Els consisterait à utiliser ses quatre options pour sélectionner ses capitaines adjoints K.J. Choi, Trevor Immelman, Geoff Ogilvy et Mike Weir, qui présentent eux aussi un bagage de références assez impressionnant.

Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag.