Menu Bascule

Mes nouvelles

Semaine intéressante dans le monde du golf

06 NOV 2019

La semaine dernière, plusieurs histoires ont trouvé écho chez les amateurs de golf et alimenté les médias sociaux. En voici 5 des plus intéressantes.

Par Peter Mumford

Love chez CBS

Le réseau CBS venait à peine d’annoncer que les contrats de ses analystes de longue date Peter Kostis et Gary McCord n’étaient pas renouvelés, que déjà on apprenait l’embauche de Davis Love III pour occuper l’un des deux fauteuils laissés vacants. Le directeur de CBS Sports Sean McManus a expliqué que la télédiffusion des tournois de golf s’embourbait dans la routine et devait changer de direction.

Avec Love apparaît un nouveau visage à l’écran. Reste à voir s’il parviendra à réorienter la diffusion du golf à la télé. Quoi qu’il en soit, Love est le parfait bon gars, aimé de ses pairs, des fans et des médias golfiques. Il est excellent en entrevue, toujours disponible, jamais à court de réponses intelligentes et prodigue en anecdotes tirées de ses trente années de jeu sur le Circuit de la PGA. Ayant grandi avec les meilleurs instructeurs de golf, il sait décortiquer un élan comme un analyste chevronné, même s’il se plaît à dire qu’il peut détecter une erreur dans un élan sans toujours savoir comment corriger la faute.

Il reconnaît aussi ne pas être le plus rigolo des personnages, ce qui signifie qu’il ne remplacera pas directement Kostis ou McCord, bien que ce dernier ait cessé d’être drôle depuis un bon moment déjà. D’aucuns s’inquiètent que Love, encore trop proche des joueurs et du circuit, ne pourra pas se montrer assez critique à l’égard du grand cirque, comme Johnny Miller savait si bien le faire à l’antenne de NBC ou Brandel Chamblee le fait encore au Golf Channel.

Qu’ajoute Love à l’équipe de CBS? L’authenticité à coup sûr. Il a 21 victoires sur le PGA TOUR à son actif, dont un titre majeur, il a joué à la Coupe Ryder et est membre du Temple de la renommée du golf mondial. Et il s’avère un bon choix, pas menaçant du tout, pour le réseau: un bon gars qui ne «brassera pas la cage» et ne fera pas tache parmi les Jim Nantz, Nick Faldo et autres membres plutôt ternes de la distribution. À 55 ans, Love n’a sans doute pas été choisi pour attirer un auditoire plus jeune, alors on peut se demander comment il influencera les cotes d’écoute du golf à CBS.

Comment monter si haut sans connaître les Règles du golf?

La semaine dernière, deux professionnelles de circuit ont écopé de deux coups de pénalité chacune pour avoir enfreint la Règle 10.2 – Conseils et autre aide. Kendall Dye et Dewi Weber jouaient en tournoi de qualification pour le Circuit de la LPGA lorsque Dye a fait signe au cadet de Weber pour lui demander quel bâton cette dernière employait au 17e trou. Le cadet a confirmé que c’était un fer 8. La troisième golfeuse du groupe, Christina Kim, a assisté à l’échange, mais n’a rien dit sur le coup. Kim a cependant signalé l’infraction plus tard à un officiel des règles et publié la chose sur Twitter.

L’incident a tellement de facettes qu’il est difficile de savoir par où commencer. Tout le monde est éclaboussé. Dye et Weber ont toutes deux dit qu’elles ne connaissaient pas la règle et que c’était chose courante dans la LPGA. Difficile à croire qu’on puisse jouer au golf à ce haut niveau sans savoir qu’il est interdit de demander ou recevoir des conseils de quiconque sauf de son propre cadet. Je doute que ce genre de chose arrive tout le temps sur le Circuit de la LPGA et l’excuse ne tient pas.

Les cadets sont complices, aussi. Ils et elles sont par définition des extensions du golfeur ou de la golfeuse qui les embauche. Les cadets doivent connaître les Règles du golf aussi bien que les joueurs, sinon mieux. S’il leur arrive souvent d’envoyer des signaux aux pointeurs de la télé, ils savent que les autres joueurs et leurs cadets ne doivent pas voir ces signaux.

Étrangement, un golfeur ou son cadet peut aller regarder dans le sac d’un concurrent pour voir quel bâton il a utilisé, mais il n’a pas le droit de le demander ni de le dire.

Christina Kim s’est fait chahuter dans les médias sociaux pour avoir vendu la mèche. Elle aurait pu agir différemment, par exemple en prévenant immédiatement les golfeuses, en signalant la faute discrètement à l’officiel et en n’en faisant pas tout un cirque sur Twitter. Toutefois, en vertu des Règles du golf, Kim a essentiellement fait ce qu’elle était censée faire, soit attirer l’attention des officiels sur une infraction et protéger l’éthique de la compétition. Aussi odieuse est la suite qu’elle a donnée à l’évènement, Kim n’est pas la coupable, ici. Il ne faut pas tuer la messagère.

Rory est-il vraiment le meilleur?

Après que Rory McIlroy ait défait Xander Schauffele au premier trou de prolongation pour remporter le Tournoi des Champions WGC-HSBC, Schauffele a déclaré: «Quand Rory est allumé, je dirais qu’il est sans doute le meilleur joueur au monde.»

Certains d’entre nous partagent cet avis depuis que le jeune golfeur d’Irlande du Nord est entré en scène à Quail Hollow en 2010 et s’est mis à collectionner les titres majeurs l’année suivante. Il semble toujours entouré d’une mythique aura d’invincibilité quand il est au sommet de son art et on a l’impression que le seul adversaire susceptible de le vaincre, c’est lui-même.

Mais on n’a qu’à lire les noms des joueurs en tête du classement officiel du golf mondial pour voir que Rory a de la concurrence pour le titre de meilleur golfeur. Mais c’est malheureusement assez subjectif, étant donné qu’on voit rarement deux d’entre eux jouer leur meilleur golf en même temps, encore moins tous ensemble. C’est une chose de dominer la compétition à un tournoi, mais pour être le meilleur de tous, il faut battre les meilleurs quand ils jouent le mieux.

En ce moment, le pense qu’il y a deux golfeurs, outre McIlroy, qui seraient capables de porter la couronne: Brooks Koepka et Tiger Woods. Dustin Johnson, Justin Rose et Justin Thomas n’en sont pas loin, mais avouons-le, aucun d’entre eux ne terrorise autant ses adversaires que Rory, Brooks et Tiger.

Tiger a joué pendant dix ans face à des golfeurs dont aucun, ou presque, ne se croyait capable de le défaire. Voilà une arme puissante. Les dernières victoires de Koepka en tournoi majeur témoignent de sa supériorité. Et voici que Rory est en pleine forme, lui aussi.

Les choix d’Ernie et Tiger

Au moment où vous lirez ces lignes, les capitanes des équipes de la Coupe des Présidents auront fait leurs choix de joueurs, mais astreint aux échéances de publication de ClubLink, je me vois obligé de consulter ma boule de cristal pour écrire ceci.

Après l’annonce des huit golfeurs qualifiés d’office pour faire partie de l’équipe des États-Unis, les quatre suivants au classement des points étaient Rickie Fowler, Gary Woodland, Tony Finau et Patrick Reed. Fowler ne joue plus depuis la Coupe FedEx, choisissant plutôt de se marier. Aucun des autres n’a perdu de points en jouant, mais avec sa récente victoire, Tiger serait certainement en droit de se choisir lui-même. Dans une chronique précédente, j’avais suggéré que Phil Mickelson, Kevin Na et Jordan Spieth étaient des candidats potentiels pour diverses raisons, mais depuis, aucun ne s’est suffisamment distingué pour mériter sa sélection.

Je crois donc que Tiger va écarter Reed et finalement opter pour Fowler, Finau, Woods et Woodland.

Le choix est plus difficile pour le capitaine Ernie. Jason Day est assuré de faire partie de l’équipe en vertu de son expérience passée à la Coupe des Présidents et de sa connaissance du parcours de son club d’attache. Sunjae Im et Byeong Hun An ont offert de meilleures performances que tous les autres candidats aux récents tournoi, ce qui me fait croire que Els ajoutera les deux Coréens à sa formation. Ce qui laisse un dernier choix à faire parmi les Canadiens Adam Hadwin et Corey Conners, le Chilien Joaquim Niemann, le Sud-Africain Justin Harding et le Thaïlandais Jazz Janewattananond.

Jazz, Conners et Niemann ont très bien joué durant les séries d’automne, mais Els a besoin d’expérience, et je pense donc qu’il va ajouter Hadwin à son équipe.

Tiger peut-il rejoindre Jack?

Quand Tiger Woods a remporté le Tournoi des Maîtres en avril dernier, c’était son 15e titre majeur, trois de moins que le record de Jack Nicklaus. Il y a deux ans, personne n’aurait parié que le Tigre pourrait encore remporter un tournoi de golf. Après sa victoire éclatante au Championnat Zozo en octobre, les observateurs croient que non seulement Woods peut rattraper Nicklaus, il peut très bien le dépasser.

Tiger a 43 ans (44 à la fin de décembre) et son corps a subi plus de reconstructions qu’une voiture NASCAR. Mais en ce moment, il est assez en forme pour gagner et il menace sérieusement la concurrence.

Il est le meilleur gestionnaire de parcours de tous les temps, et s’il n’est pas le meilleur au jeu de fers actuellement, il est certainement dans le top 2 ou 3. Et même quand son bois de départ hésite un peu, Tiger est le meilleur pour trouver une façon de placer sa balle sur le vert, trouvant parfois une brèche entre les arbres où d’autres golfeurs n’oseraient pas s’aventurer, qu’ils ne verraient peut-être même pas. Et quand il est allumé, ses coups roulés sont magiques.

Tiger a remporté 14 titres majeurs de 1997 à 2008 et durant ce temps, aucun golfeur ne se croyait capable de le battre. Les choses ont changé. La plupart des golfeurs professionnels de haut niveau respectent le Tigre, maintenant, et certains le vénèrent même, mais ils n’ont plus peur de lui. Ce qui nivelle le terrain de jeu.

La meilleure chance qu’a Tiger de remporter un autre championnat majeur, elle se présentera en avril prochain à Augusta, sur un parcours qu’il connaît mieux que quiconque encore au tableau de compétition; sa victoire du printemps dernier témoigne autant de sa familiarité avec le parcours et de sa patience que de sa façon de frapper la balle. Aux grands omniums, celui des États-Unis et celui de Grande-Bretagne, il est aussi en terrain connu et tous deux lui offrent un répit quand son bois de départ n’est pas tout à fait à la hauteur. S’il reste en santé, donc, Tiger aura 14 occasions de récolter des titres avant d’avoir 50 ans. Peut-il en remporter quatre et dépasser Jack?

L’omnium des États-Unis se disputera sur deux parcours où Tiger a déjà connu la victoire: Torrey Pines en 2021 et Pebble Beach en 2027, quand il aura 51 ans. S’il tente encore de battre le record de Nicklaus à ce moment-là, ce serait vraiment formidable qu’il le fasse à Pebble Beach, lieu de légende tant pour Woods que pour Nicklaus? Je ne parierais pas contre…

Peter Mumford est rédacteur en chef de Fairways Magazine. Suivez-le sur Twitter @FairwaysMag.