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QUAND L’UNIQUE SE MESURE À L’UNIQUE

08 JUL 2019

Photos courtoisie de PGA TOUR Instagram (@pgatour), cliquez ici pour voir le message

En allumant ma télé pour regarder la finale de l’Omnium 3M la fin de semaine dernière, je m’attendais à voir une ronde de golf bien ordinaire.

Un tableau moyen pour un tournoi d’importance moyenne. J’étais peut-être obnubilé par le mirage du Royal Portrush qui se dressait au-delà de l’Atlantique, dominant le parcours du TPC Twin Cities. Seuls les meilleurs compétiteurs s’affrontant sur les terrains les plus éprouvés peuvent nous faire vivre des émotions fortes, non?

Eh, bien, non.

Il s’est passé bien des choses au Minnesota la semaine dernière et plusieurs histoires méritent d’être racontées à ce propos, surtout au sujet de ces jeunes loups qui réclament notre attention. Mais quand j’ai vu Bryson DeChambeau, puis Matthew Wolff, réussir un aigle sur le 72e trou, j’ai découvert des élans inédits. Bryson est avec nous depuis un bon moment déjà et l’on connaît bien le caractère unique de son élan, sans compter sa façon d’appréhender le golf en savant fou. Et de le voir se mesurer à l’élan tout aussi unique qu’a perfectionné Matthew, ça m’a donné l’impression d’assister à un duel comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. Un duel entre l’unique et l’unique. Je me demandais lequel des deux types d’élan j’allais essayer sur le terrain le lendemain.

Il y a une ou deux générations, le golfeur du dimanche n’avait qu’un seul élan, inventé de toutes pièces, intuitivement. Avant l’internet et la vidéo en haute définition, avant la naissance de l’industrie du cours de golf enseigné par des vedettes de l’entraînement, il n’y avait que des bandes de jeunes néophytes qui se contentaient des conseils de leur pro local. On nous encourageait à rester fidèles à nos intuitions, à conserver cet élan qui nous était propre, et c’est ainsi qu’on a vu des gars se pointer sur les circuits professionnels avec une façon bien à eux de manier le bâton de golf. Lee Trevino. Ray Floyd. Fuzzy Zoeller. Et ainsi de suite. Allez voir les archives en ligne de l’émission télé Shells’s Wonderful World of Golf pour explorer toute la gamme de ces bon vieux élans d’autrefois.

Maintenant, les golfeurs juniors de talent se font enrôler dans la brigade de l’enseignement universel et de l’entraînement à haute puissance dès leur plus jeune âge. On ne voit plus que très rarement l’individualité unique à chacun. On dirait que, depuis une quinzaine d’années, presque tous les jeunes loups qui émergent sur le PGA TOUR se ressemblent. Je n’ai rien contre – ça a marché, le dernier contingent est extrêmement talentueux et capable de beaux exploits golfiques –, mais j’ai vécu une sorte de retour dans le passé en voyant Bryson et Matthew s’affronter en exécutant des élans qui feraient la honte des instructeurs de golf contemporains.

C’était très agréable à regarder, j’ai eu beaucoup de plaisir. D’autant plus que je suis maintenant sûr que mon vieil élan anticonformiste pourrait bien me faire gagner quelques rondes.

Voici l’élan de Bryson Dechambeau au ralenti:

Et l’élan victorieux de Matthew Wolff est analysé par son entraîneur ci-dessous: